Décision du Bureau : 13.COM 2.BUR 4.1

Le Bureau,

  1. Rappelant l’article 23 de la Convention ainsi que le chapitre I.4 des Directives opérationnelles relatifs à l’admissibilité et aux critères des demandes d’assistance internationale,
  2. Ayant examiné le document ITH/18/13.COM 2.BUR/4 ainsi que la demande d’assistance internationale n  01437 soumise par le Tchad,
  3. Prend note que le Tchad a demandé une assistance internationale pour le projet intitulé Projet d’inventaire du patrimoine culturel immatériel au Tchad dans neuf régions du pays en vue de sa sauvegarde :

Mis en œuvre par la Commission nationale tchadienne pour l’UNESCO, le projet proposé, d’une durée de vingt-quatre mois, vise à inventorier les éléments du patrimoine culturel immatériel dans neuf régions du Tchad. En réponse à un manque d’activités d’inventaire engagées dans le pays dû à l’insuffisance des compétences dans ce domaine, le but du projet proposé est non seulement de sensibiliser au patrimoine vivant des régions concernées, mais également de garantir sa promotion et sa revalorisation. Plus précisément, le projet prévoit d’identifier 90 chefs traditionnels et 180 membres de communautés dans leurs régions respectives et les sensibiliser aux objectifs de la Convention de 2003 et à la nécessité de sauvegarder leur patrimoine vivant, en vue de les impliquer dans le projet d’inventaire, avec l’assistance technique de fonctionnaires et d’experts nationaux. Il prévoit également de former ces 180 membres des communautés et ces 18 agents des services décentralisés du Ministère de la culture à la réalisation d’inventaires en s’appuyant sur les communautés grâce à trois ateliers régionaux de trois jours chacun, avec la participation de membres des communautés. Un atelier d’évaluation intermédiaire de cinq jours doit être organisé à N’Djamena à mi-parcours. Les chefs traditionnels, membres des communautés formés et agents décentralisés du Ministère de la culture devraient alors être capables de mener des activités liés aux inventaires après la fin du projet.

  1. Prend note en outre, que cette assistance concerne l’appui à un projet mis en œuvre au niveau national, conformément à l’article 20 (c) de la Convention, et qu’elle prend la forme d’octroi d’un don, conformément à l’article 21 (g) de la Convention ;
  2. Prend également note que le Tchad a demandé une allocation d’un montant de 98 544 dollars des États-Unis du Fonds du patrimoine culturel immatériel pour la mise en œuvre de ce projet ;
  3. Décide que, d’après les informations contenues dans le dossier n  01437, la demande satisfait aux critères d’octroi de l’assistance internationale énoncés aux paragraphes 10 et 12 des Directives opérationnelles comme suit :
Critère A.1 : Le projet prévoit un certain nombre de mesures visant à faciliter la participation des communautés à sa mise en œuvre. Celles-ci comprennent des sessions dédiées à la sensibilisation à la Convention, ainsi qu’au suivi et à l’évaluation du projet. Cependant, les communautés de praticiens n’ont pas été impliquées dans l’élaboration de la demande, ce qui pourrait susciter des inquiétudes au sujet de leur participation future. De plus, les informations sur le rôle exact des communautés dans l’inventaire de leur patrimoine vivant sont rares, et ne permettent pas d’évaluer si les communautés seront en mesure de poursuivre ces activités après la fin de toutes les activités proposées ;

Critère A.2 : Si le budget général proposé est clairement structuré et suffisamment détaillé pour la plupart des activités malgré quelques erreurs de calcul, le caractère approprié de la somme demandée et sa cohérence par rapport aux activités proposées ne peuvent pas être totalement évalués à cause du manque d’informations relatives aux modalités de mise en œuvre de certaines activités, dont certaines activités clés comme la réalisation de l’inventaire, ainsi que les ateliers de validation provisoire et finale. De plus, le budget inclut une contribution financière provenant d’une source indéterminée ;

Critère A.3 : La demande comprend une série de sept activités organisées en une séquence logique et suivant un calendrier réalisable, de l’identification des représentants des communautés à l’organisation d’activités de sensibilisation et de formation à la réalisation d’inventaires du patrimoine culturel immatériel, l’inventaire des pratiques vivantes dans neuf régions et la validation et l’évaluation des résultats obtenus. Cependant, des informations supplémentaires sont nécessaires pour expliquer les modalités de mise en œuvre de chaque activité, et le rôle des différentes catégories de parties prenantes du projet dans chaque activité afin de démontrer la faisabilité de toutes les activités du projet ;

Critère A.4 : Le but du projet proposé est de créer un cadre durable dans lequel les communautés participeraient à la réalisation d’inventaires, et de former un nombre suffisant d’experts nationaux en sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. Cependant, les activités proposées semblent mener principalement à la création d’une base de données sur le patrimoine culturel immatériel au Tchad, sans établir de stratégie plus large pour le sauvegarder à l’échelle nationale. De plus, les mesures prévues pour assurer la durabilité des résultats obtenus à l’issue du projet telles que la formation d’experts nationaux en patrimoine, nécessiteraient d’être renforcées afin de prouver que le projet pourrait atteindre les objectifs proposés ;

Critère A.5 : La contribution de l’État partie demandeur concerne les coûts de déplacement des experts nationaux pendant la réalisation de l’inventaire, l’achat de l’équipement et l’organisation d’un atelier de validation finale ; cela représente 39 pour cent du budget total du projet pour lequel l’assistance internationale du Fonds du patrimoine culturel immatériel est demandée ;

Critère A.6 : Le but du projet proposé est de renforcer les capacités des experts nationaux en patrimoine à mettre en œuvre la Convention, en leur fournissant l’opportunité de mettre en pratique les leçons apprises lors d’une session de formation théorique de trois jours organisée en 2016. En outre, si la formation de membres des communautés à l’identification de leur patrimoine culturel immatériel est également incluse, le projet ne prévoit pas pour les experts nationaux, de formation spécifique à la méthodologie de réalisation d’inventaires avec la participation des communautés. Le projet semble envisager des sessions de formation relativement courtes pour les communautés compte tenu du nombre attendu de participants aux activités de formation (session de trois jours de formation pour chacun des trois groupes de soixante participants) et de l’étendue du programme de formation. Il manque également des informations relatives au contenu des activités de formation et au rôle des experts nationaux dans la partie du projet relative aux inventaires, ce qui rend difficile de déterminer dans quelle mesure les capacités des communautés et des experts seront renforcées durablement ;

Critère A.7 : L’État partie n’a, à ce jour, reçu aucune assistance financière de la part de l’UNESCO du Fonds du patrimoine culturel immatériel de la Convention de 2003 afin de mettre en œuvre des activités similaires ou connexes dans le domaine du patrimoine culturel immatériel ;

Paragraphe 10(a) : Les activités proposées ont une portée locale et impliquent la coopération avec des partenaires d’exécution locaux et nationaux dont le Ministère de la culture, des institutions universitaires, des médias et autres entités impliquées dans l’organisation d’évènements culturels ;

Paragraphe 10(b) : La demande devrait susciter l’intérêt d’autres entités internationales qui œuvrent dans le domaine de la sauvegarde du patrimoine. Il n’existe cependant pas d’indications claires sur la manière dont les activités du projet seraient reproduites dans les régions qui ne sont pas incluses dans le projet proposé.

  1. Décide de renvoyer à l’État demandeur la demande d’assistance internationale pour le projet intitulé Projet d’inventaire du patrimoine culturel immatériel au Tchad dans neuf régions du pays en vue de sa sauvegarde, et l’invite à soumettre une demande révisée au Bureau pour examen lors d’une prochaine session ;
  2. Encourage l’État partie, s’il souhaite resoumettre sa demande, à réviser le contenu du projet en tenant compte des préoccupations soulevées ci-dessus.

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